Il me reste donc à peu près 1 an avant ma retraite programmée pour fin mars 2017. Tu me demandes un bilan de ma carrière de MSU. C’est très simple , si c’était à refaire , je recommencerais , pas plus tôt , car ce n’est pas possible. J’ai commencé avec une ancienne patiente qui m’avait demandé de la prendre comme "stagiaire" , c’était le terme à l’époque ... Et c’était le grand début des stages en ambulatoire , nous allions tous les 2 dans l’inconnu.
Pourquoi je resignerais ??? Pour beaucoup de raisons, très diverses :
Envie de transmettre mon expérience et les "ficelles" de mon métier (abord d’un bébé ou d’un patient réticent , annonce de mauvaise nouvelle ...)
Explications sur toutes les facettes de la profession : gestion au quotidien du cabinet (achats, matériel médical en double si possible, petites pièces de rechange disponibles...) , gestion de l’employée , assurances diverses (responsabilité professionnelle, prévoyance en cas d’ITT ou d’IPP mais aussi en cas de décès), dispositions pour améliorer leur future retraite , dédramatisation de toute la paperasserie (comptabilité, impôts, CPAM...), information sur les revenus attendus (je montre toujours ma feuille d’impôts ...)
Mises au point pratiques en thérapeutique (HTA , diabète , utilisation des antibiotiques , des antalgiques, des AINS ...), prescriptions efficaces dans la bobologie de tous les jours ( rhinopharyngite , verrues , gastroentérite) en insistant sur la prévention et les règles hygièno-diététiques.
Discuter des patients est formidablement intéressant et stimulant.
Obligation de FMC face à des étudiants , toujours intelligents et regorgeant de connaissances , connaissances que nous pouvons aider à utiliser.
La présence de l’interne est quelquefois chronophage mais cela se gère avec une organisation adaptée (je réserve un RV tous les 7 RV pour échanger) , et la supervision indirecte , que ce soit en niveau 1 et encore plus en SASPAS, nous rend du temps donc cela s’équilibre.
La présence des internes est une garantie pour trouver des remplaçants performants (on les choisit ...), connaissant le cabinet et son informatique mais aussi la meilleure solution pour sélectionner un éventuel successeur.
Les internes se sont tous rendus compte que nous faisons une médecine probabiliste , avec peu de diagnostics de certitude, avec souvent plusieurs motifs de consultation et surtout un suivi dans le temps et dans un contexte de relation humaine où la confiance est majeure.
Je les avertis aussi afin qu’ils remettent toujours en question leurs diagnostics et qu’ils restent curieux et critiques par rapport à leurs conclusions.
Pour terminer , bilan extrêmement favorable à la maîtrise de stage en 25 ans , très peu d’internes m’ont déçu , et beaucoup m’ont enthousiasmé ... Je recommande à tous les confrères de faire les formations pour devenir MSU !